Livre de la vie by Thérèse d'Avila

Livre de la vie by Thérèse d'Avila

Auteur:Thérèse d'Avila [d'Avila, Thérèse]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Editions Gallimard
Publié: 2015-09-24T22:00:00+00:00


1. Je reviens donc au récit de ma vie1, à mon affliction et à mes peines et, comme je l’ai dit, à mes ardentes oraisons pour que le Seigneur me conduise par un chemin plus sûr, puisque celui que je suivais était, me disait-on, si suspect. À la vérité, tout en suppliant Dieu, tant je désirais trouver une autre voie, je voyais mon âme faire de tels progrès (sauf à certains moments, quand j’étais accablée par ce qu’on me disait et par les craintes que l’on m’inspirait), qu’il ne dépendait plus de moi de le désirer, alors que je le demandais sans cesse. Je me voyais toute transformée ; je ne pouvais que me remettre entre les mains de Dieu qui, lui, savait ce qui me convenait : à lui d’accomplir en moi toute sa volonté. Je voyais que par ce chemin il me conduisait au ciel, alors qu’auparavant j’allais en enfer ; c’était ce que je devais désirer, sans croire que ce fût le démon, ce à quoi je ne pouvais me contraindre moi-même, tout en faisant tout mon possible pour le croire et le désirer, mais cela n’était pas en mon pouvoir. J’offrais dans cette intention à Dieu ce que je faisais, si c’était une bonne action. Je choisissais des saints protecteurs pour qu’ils me délivrent du démon. Je faisais des neuvaines et me recommandais à saint Hilarion2 et à saint Michel Archange envers qui je fus prise d’une dévotion toute nouvelle, et j’importunais bien d’autres saints pour que le Seigneur manifeste la vérité ; je veux dire pour qu’ils m’obtiennent cette faveur de Sa Majesté.

2. Voici ce qui m’arriva au bout de deux années passées en oraison, avec d’autres personnes, pour obtenir du Seigneur qu’il me conduise par un autre chemin ou qu’il proclame la vérité, puisqu’il me parlait si souvent, ainsi que je l’ai dit. Un jour où l’on célébrait la fête du glorieux saint Pierre, je le vis en oraison tout près de moi ou, pour mieux dire, je sentis, car je ne vis rien avec les yeux du corps ni avec ceux de l’âme, mais j’eus le sentiment que le Christ était à mon côté et je crus voir que c’était lui qui me parlait. Comme j’ignorais du tout au tout qu’il puisse y avoir une telle vision, j’eus grand-peur au début et ne fis que pleurer ; mais à peine m’eut-il dit un seul mot pour me rassurer que je me retrouvai comme à l’accoutumée, paisible, consolée et sans aucune crainte. Il me semblait que Jésus-Christ se tenait constamment à côté de moi, et comme ce n’était pas une vision imaginaire3, je ne voyais pas sous quelle forme, mais je le sentais toujours très clairement à ma droite et il était témoin de tout ce que je faisais ; et dès que je me recueillais un peu ou que je n’étais pas trop distraite, jamais je ne pouvais ignorer qu’il était près de moi4.

3. Fort affligée, j’allai aussitôt tout dire à mon confesseur. Il me demanda sous quelle forme je le voyais.



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